December 2-án elhunyt Giscard d’Estaing volt francia köztársasági elnök. Biblikus kort ért meg, 94 éves volt. Nagy ívű politikai pályáját 30 évesen kezdte, akkor lett nemzetgyűlési képviselő, néhány évvel később már pénzügyi államtitkár, majd több kormányban gazdasági és pénzügyminiszter. 48 évesen választották Franciaország elnökévé, hét éven át kormányozta az országot. Konzervatív politikusként „liberális és haladó társadalmat” épített, messze előre tekintő modernizációs intézkedéseivel erre sarkalta honfitársait is.
Giscard kiemelkedő európai politikus volt. Saját háborús élményein felülemelkedve szívügyének tekintette a francia-német történelmi megbékélést, amihez a sors kitűnő partnerrel ajándékozta meg egy hasonló kaliberű államférfi, Helmut Schmidt kancellár személyében. Pénzügyi szaktudását hasznosítva sínre tette az euró bevezetését. 76 évesen, fiatalos lendülettel állt 2002-ben az alkotmányozó Európai Konvent élére, amelynek magam is tagja voltam mint magyar kormányzati képviselő. Határozott kézzel vezette az úttörő munkát. Nem rajta múlt, hogy az alkotmány tervezetet először éppen a saját hazájában szavazták le, ám számos újítása bekerült az EU új, lisszaboni alapszerződésébe. A Konvent végén odalépett hozzám, nevemen szólított és elismerését fejezte ki gyakori hozzászólásaimért, holott gyakran az ő általa képviselt koncepciót támadtam, például az Európai Tanács állandó elnöki intézményének bevezetését a forgó elnökség helyett. Igazi demokrata volt.
Balázs Péter egyetemi tanár
az Egyesület vezetőségének tagja
Fotó: AFP
Valéry Giscard d’Estaing (1926-2020) est décédé le 2 décembre 2020. Il a atteint un grand âge comme les personnages de la Bible : il avait 94 ans. Ancien président de la République Française, il avait commencé sa carrière politique de grande envergure à l’âge de 30 ans : c’est alors qu’il était devenu député de l’Assemblée Nationale pour devenir, quelques années plus tard, secrétaire d’État aux Finances, puis, un peu plus tard, ministre des Finances et des Affaires économiques puis ministre de l’Économie et des Finances dans plusieurs gouvernements consécutifs. À l’âge de 48 ans, il fut élu président de la République Française. Ii a gouverné le pays pendant sept ans. Tout en étant un homme politique conservateur, il a prôné une « société libérale avancée » : en décidant des réformes à long terme en vue de la modernisation, il a encouragé ses compatriotes à suivre la même voie.
Cela dit, il était en même temps un homme politique européen de tout premier ordre. Car Giscard – car c’était ainsi qu’on a pris l’habitude de l’appeler quand on parlait de lui – savait surmonter ses péripéties personnelles vécues au cours de la Second Guerre mondiale en devenant un fervent partisan de la réconciliation franco-allemande, un geste d’importance historique à l’époque. Pour y arriver, il avait heureusement à ses côtés un partenaire de la même stature en la personne du chancelier allemand Helmut Schmidt. Bénéficiant de ses grandes compétences en matière de finances, il a donné des conseils efficaces permettant de préparer l’introduction de l’euro. À l’âge de 74 ans, plein d’élan juvénile, il a accepté de devenir le président de la Convention sur l’avenir de l’Europe où j’ai moi-même siégé en ma qualité de représentant du gouvernement hongrois. Il a gouverné d’une main de maître cette institution sans antécédent. Il n’était nullement responsable du vote négatif que notre initiative a rencontré da la part de ses concitoyens qui étaient les premiers à faire échouer notre projet de constitution. Néanmoins, certaines de ses innovations – du traité constitutionnel – ont été reprises plus tard par le Traité de Lisbonne. À la fin de la séance de clôture de la Convention il s’est approché de moi en m’appelant par mon nom pour m’adresser des propos de remerciements pour mes fréquentes interventions en dépit de fait que j’ai souvent pris la parole pour me prononcer contre certaines idées qu’il défendait : j’ai notamment rejeté celle de remplacer l’institution de la présidence tournante par une présidence permanente. Somme toute, c’était un démocrate à tous crins.
Péter Balázs professeur
membre du CA de l’Association
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